Le temps presse pour honorer la mémoire des personnes victimes de violences sexuelles

Nous avons été invités à participer à la Loud Fence organisée à Birmingham par la cathédrale catholique Saint Chad. Cet évènement a été l’occasion de belles rencontres et de témoignages, dont celui de Paddy que nous voudrions partager avec vous.

Patrick, appelé Paddy, d’origine irlandaise, a grandi à Birmingham, avec sa petite sœur, Bridget, dans un quartier ouvrier bordé d’usines. Ses parents, catholiques fervents, les amenaient à la messe tous les dimanches. Quand Paddy avait 11 ans, son père est mort subitement dans un accident de travail à l’usine. Le prêtre de la paroisse venait souvent leur rendre visite à la maison, pour aider sa mère, c’est du moins ce que pensait Paddy. Il a appris plus tard que ce prêtre violait sa petite sœur … Bridget, accablée de souffrances, est morte par suicide à l’âge de 28 ans.

Aujourd’hui Paddy a 81 ans et vit encore à Birmingham, seul dans une maison de retraite. Il n’a plus de famille, pas d’enfants, peu de visites à part celle de Susan, bénévole catholique. Son médecin lui annonce qu’il présente les symptômes de la maladie d’Alzheimer. Paddy sait qu’il perd sa mémoire, qu’il oublie sa sœur Bridget et son histoire tragique. Paddy confie la mémoire de Bridget à Susan, que nous avons rencontrée lors de la Loud Fence à Birmingham.

Si nous vous livrons ce récit, avec l’aval de Susan, c’est pour rendre justice à Bridget. L’oubli, c’est l’injustice absolue. Des crimes affreux ont été commis au sein de l’Église catholique. Il est de notre devoir de faire mémoire pour que cela ne continue pas, pour que cela ne recommence jamais.

Nous nous souvenons, nous nous engageons,

Pour Bridget, pour et avec tant d’autres . . .

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